Burn-Out et Bore-Out
Burn-Out, l'épuisement au travail
La façon la plus simple de comprendre le processus du burn-out est de le voir comme un épuisement dû au stress chronique au travail.
C’est un épuisement physique et émotionnel dû au poste de travail occupé. Le burn-out n’est pas un état mais plutôt un processus qui évolue lentement dans le temps, c’est la conséquence d’un stress chronique.
Le burn-out est un épuisement de notre organisme qui a une incidence sur l’équilibre psychologique, ses causes et son traitement sont spécifiques, le processus de guérison est différent de celui d’une dépression. Les victimes de burn-out bénéficient d’une pleine santé psychique et sont ainsi capables de solliciter leurs forces mentales lors du traitement: volonté, engagement, discipline, capacités d’apprentissage, bienveillance.
Le principe de base de la prévention est de considérer le burn-out comme les conséquences d’un déséquilibre: trop de dépense d’énergie (contraintes, stress, pressions, etc) et pas suffisamment de récupération d’énergie (challenges motivants, satisfaction au travail, sens et utilité des tâches,
loisirs, amis, etc.).
La prévention agira autant en s’occupant de diminuer les facteurs de stress que d’augmenter les lieux de ressources et de récupération. L’activité physique, le fait de bouger le corps quotidiennement, d’expirer davantage soutien le corps à se libérer des tensions physiques créées par le stress chronique.
Les moyens sont nombreux :
• apprendre à décharger les tensions et le stress,
• diminuer les exigences personnelles,
• poser des limites,
• cadrer les ruminations mentales,
• savoir demander de l’aide,
• avoir un bon réseau de soutien,
• protéger sa vie privée des soucis professionnels.
Le bilan que chacun peut faire est simple: quel est l’équilibre/déséquilibre entre ce qui m’use dans mon travail et de l’autre côté ce qui me redonne de l’énergie au travail et dans ma vie privée (le sens de mon travail, l’ambiance d’équipe positive, des tâches que j’aime faire, ma façon de me défouler et de me changer les idées dans ma vie privée, etc.).
Comment puis-je améliorer mon équilibre en préservant mes ressources, en les développant et en limitant les lieux d’usure et de stress dans mon travail ?



Qu’est-ce alors que le burnout ?
La plupart des définitions existantes s’accordent cependant sur les signes suivants :
- Le burn-out est un processus qui n’arrive pas d’un jour à l’autre.
- Il s’agit d’un phénomène émotionnel qui peut toucher aussi bien la sphère psychique que la sphère somatique de l’homme.
- Le burn-out peut provoquer une incapacité de travailler totale et définitive.
- Il peut amener la personne concernée au suicide.
- Le burn-out induit une souffrance significative pour la personne qui en souffre.
- Il induit également une souffrance ou au moins de graves préoccupations pour son entourage.
- Et enfin le burn-out a un coût important pour la société.
Quels sont les signes de la maladie ?
Trois symptômes majeurs se dégagent :
- Une fatigue émotionnelle : être vidé nerveusement, ressentir une intense fatigue psychologique.
- Une baisse subjective d’efficience : sentiment d’échec et de déclin des compétences.
- Une attitude détachée, négative voire parfois agressive vis-à-vis d’autrui (en particulier vis-à-vis des collègues ou des clients).
Quelle en est la cause ?
Il existe un modèle appelé « modèle de l’oignon ». Au centre de ce modèle, on trouve la personnalité de la personne. Celle-ci peut être plus au moins perfectionniste, plus au moins rigide, a toute une histoire avec ses victoires et ses blessures. Puis dans une seconde sphère autour du centre, se trouvent les relations interpersonnelles. Ensuite vient le niveau institutionnel, englobé à son tour dans ce qui serait la sphère du niveau sociétale, lui-même compris dans un contexte plus global et général.
Les différents niveaux s’influencent réciproquement et peuvent être à l’origine de la dynamique du burn-out.
Le plus souvent, tout se joue à l’interface entre la personnalité, les relations interpersonnelles et le niveau institutionnel.
Certains traits de la personne ou plutôt une certaine façon de percevoir les choses sont plus à risque pour le burn-out. Cela pourrait se traduire ainsi : « Sois perfectif, irréprochable », « Donne le maximum (et arrête seulement quand tu n’en peux plus) », « Sois rapide et efficace », « Sois fort et ne montre pas d’émotions », « Pense d’abord aux autres et jamais à toi ».
Autrement dit, les personnes « les plus à risque » sont souvent les plus investies, les plus attentives aux autres et les plus exigeantes avec elles-mêmes.
Que faire ?
Prévention, prévention, prévention et encore une fois prévention ! La prévention s’organise au sein de l’entreprise, mais aussi au niveau individuel. Et certaines techniques comme la Sophrologie, la Psychologie, la médiation en pleine conscience peuvent permettre d’apprendre une autre façon de faire avec les émotions.
Mais une fois le trouble installé, la première personne à contacter est alors son médecin généraliste et éventuellement un psychiatre psychothérapeute qui pourra vous recommander en plus d’un arrêt de travail nécessaire et d’un repos indispensable, les techniques citées ci-dessus.
Bore-out : quand l’ennui au travail rend malade.
S’ennuyer à mourir. Une expression pleine de sens pour de nombreux salariés qui n’ont pas, ou peu, de choses à faire au travail. Fatigue, déprime, baisse de l’estime de soi… attention au bore-out !
Passer ses journées à « tuer le temps » serait aussi mauvais pour la santé que trop travailler.
Bore-Out, l'ennui au travail

Alors que le burn-out, est un épuisement professionnel lié à un trop plein d’activité, faisant l’objet d’une lente démarche de reconnaissance en tant que maladie professionnelle, l’ennui au travail demeure tabou.
Pourtant, occuper un poste où il n’y a rien à faire peut devenir un supplice. Car derrière l’oisiveté au bureau se cache un véritable manque de stimulation intellectuelle, très dévalorisant et paradoxalement, très stressant. Une souffrance qui peut dépasser le cadre psychique.
Face à l’ennui, des habitudes « palliatives » peuvent vite se mettre en place : grignotage, pauses cigarettes plus fréquentes et parfois même, recours à l’alcool. Mais ne rien faire, ne pas être stimulé professionnellement, c’est risquer de perdre l’estime de soi, de se sentir incapable et inutile. L’ennui peut être une porte ouverte à la morosité, la remise en question, la déstructuration de sa personnalité, la dépression…
Dans le cas du burn-out, on tente de minimiser sa surcharge de travail, dans le bore-out, on tente de minimiser son ennui. Le bore-out constitue une telle souffrance pour de nombreuses personnes actuellement en France, que la parole commence à se libérer.
Bore-out : les symptômes
Démotivation, anxiété, tristesse… tels sont les premiers symptômes ressentis par les salariés confrontés à l’ennui au quotidien. Sur le long terme, va s’installer le bore-out avec un fort sentiment de dévalorisation de soi pouvant entraîner une déconstruction de la personnalité et des chutes dépressives.
Comment expliquer cette situation ?
Le phénomène de bore-out n’est pas récent et le nombre d’employés qui n’ont pas grand-chose à faire au travail est très important. Si l’inactivité au sein des entreprises a été sondée dès 2008 au niveau européen, en France, ce sont essentiellement les collectivités territoriales qui ont « banalisé » l’ennui au travail.
Cela s’explique concrètement par une politique d’embauche inadaptée dans le secteur public, avec des structures qui créaient des emplois « pour rendre service » plutôt que pour répondre à de réels besoins. Mais les raisons de la « généralisation » de l’ennui au travail sont multiples : mise à l’écart volontaire ou « placardisation » dans le public pour les fonctionnaires qu’on ne peut pas licencier, postes non-supprimés mais vidés de leurs sens, parcellisation des tâches à l’extrême dans le privé…
Comment expliquer cette situation ?
La première étape pour limiter les risques de bore-out, c’est prendre conscience de sa situation. Passer son temps à ne rien faire au bureau, emprisonne la personne dans une forme de «normalité» qui n’a rien de normale !
Prendre du recul est essentiel et salvateur. Les personnes touchées par le burn-out s’enferment dans un travail incessant, celles confrontées au bore-out s’enferment dans l’ennui. Comme pour le burn-out, il faut en parler à son médecin généraliste qui vous orientera vers des thérapeutes qui pourront vous aider .